NOUS RESTERONS SUR TERRE
Nous resterons sur Terre est en salles depuis hier
Par Louise Allavoine, Terra Eco
D'abord, des arbres. Ensuite, une grosse main mécanique. Elle choisit un tronc et lentement, l'enlace. Zzzzi... L'arbre tombe. Nous resterons sur Terre s'ouvre sur cette métaphore : à travers notre soif de progrès, nous étranglons Mère nature. Ce nouveau documentaire d'environnement, en salles le 8 avril, fait donc le même constat que d'autres films écologiques qui l'ont précédé : pollutions, émission de gaz à effet de serre, épuisement des ressources, et autres impacts environnementaux de notre fait bouleversent de façon probablement irréversible l'équilibre fragile de la planète.
Mais, ici, quelque chose est différent. Est-ce que parce que le film nous laisse la possibilité d'évaluer nous-même le degré d'urgence de la situation sans volonté revendiquée de faire peur ? Ou est-ce parce qu'il affiche un parti pris esthétique très fort et très inhabituel pour un documentaire ? Certainement les deux.
Résultat : Nous resterons sur Terre fonctionne et touche. Le contraste entre les plans très longs et très lents sur la nature et ceux saccadés du monde urbain et artificiel dans lequel nous nous retranchons illustre parfaitement la rupture entre homme moderne et nature. L'harmonie est rompue et la planète se montre de moins en moins accueillante, mais il n'y a pas d'issues de secours. Pas de Terre de rechange pour nous accueillir. Alors, c'est sûr, nous resterons sur Terre. Mais comment ? Le film ne donne pas la réponse. A nous d'y songer.
En savoir plus :
Le film, peu bavard, alterne les séquences d'images silencieuses ou musicales et les séquences d'analyses de quatre grandes personnalités : l'environnementaliste James Lovelock, père de "l'hypothèse Gaia", le philosophe Edgar Morin, les prix Nobel de la Paix Wangari Maathai et Mikhaïl Gorbatchev. Ministre adjointe de l'environnement du Kenya de 2003 à 2005, Wangari Maathai a fondé en 1977, le Green Belt Movement, le projet de reboisement aujourd'hui le plus important en Afrique. Le dernier dirigeant de l'URSS a, lui, fondé en 1993 Green Cross International, une ONG qui travaille à la construction d'un avenir durable.
Nous resterons sur Terre a été tourné dans 21 pays et est co-réalisé par Pierre Barougier et Olivier Bourgeois. Le premier a travaillé comme assistant opérateur sur plusieurs long métrages de fictions, dont un film de Roman Polanski et un autre de Woody Allen avant de passer à la réalisation de documentaires. Le second est passé de la communication à la réalisation. Nous resterons sur Terre est son premier long métrage.
Lien vers le site du film ici.
A Rouen : au Melville.