DOSSIER OGM - PGM
A quoi servent les PGM ?
Le 15/04/2009, par Louise Allavoine – TERRA ECO
Pour le moment, le marché est principalement dominé par les PGM destinées aux agriculteurs. Les principales plantes cultivées (maïs, riz, coton, pomme de terre, tabac, colza, etc.) ont une version génétiquement modifiée. L’introduction du gène d’un autre être vivant permet de leur conférer une caractéristique nouvelle ou améliorée. Ainsi, ont été créées des variétés de fruits à mûrissement ralenti, des plantes tolérantes à un herbicide ou encore des plantes sécrétant une toxine insecticide devant permettre un traitement chimique moindre, tel que le maïs Bt.
Jusqu’à ce qu’une clause de sauvegarde soit déposée contre lui en février 2008, le maïs Monsanto 810 était la seule plante transgénique cultivée dans l’Hexagone pour la commercialisation. En 2007, 21 200 ha ont été récoltés quand ils n’avaient pas été préalablement arrachés par les faucheurs volontaires. Cela représente 0,70 % des cultures de maïs françaises. Si les PGM n’ont pas conquis les champs français, ils se sont engouffrés dans les étables. En 2003, deux tiers des tourteaux de soja importés en France pour l’alimentation animale pouvaient être qualifiés d’OGM (en contenant plus de 0,9%) selon une enquête des services statistiques du ministère de l’Agriculture. Et puisque l’étiquetage n’est pas obligatoire pour l’oeuf, la viande ou le lait issu de la bestiole ayant goûté de l’OGM, le consommateur ne le sait pas.
L’intérêt des PGM remis en cause
Les semenciers vendent les PGM comme la solution contre la faim et la pauvreté dans le monde. Ils planchent sur une deuxième génération de variétés génétiquement modifiées, résistantes aux conditions de culture difficiles (sécheresse, sols acides par exemple). Mais l’intérêt de la première génération est déjà remis en cause. Elle ne permettrait pas d’augmenter les rendements et de diminuer les quantités de pesticides utilisés comme promis. C’est ce que soulignent Les Amis de la Terre dans un rapport publié en janvier 2007 Mieux, ils provoqueraient même l’effet inverse selon des études indépendantes citées par l’association écologiste.
Les PGM, un marché attractif
Malgré la fronde anti-OGM levée contre l’industrie des biotechnologies, les semenciers gardent un appétit vorace pour ce marché. D’après un rapport publié en février 2009 par l’International Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications (ONG pro-OGM financée par les semenciers), les cultures transgéniques ont progressé de 9,4 % entre 2007 et 2008 pour atteindre 125 millions d’hectares, soit presque 6 % des terres arables dans le monde, principalement aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. La firme américaine Monsanto reste le leader incontesté de ce marché attractif. Suivent l’Américain Pioneer Hi-bred et le Suisse Syngenta.
Les OGM, toujours à la Une
Les OGM sont-ils dans nos assiettes ? Va savoir. Une chose est sûre, ils sont encore et toujours dans l’actualité. A la lumière de nouvelles études, Berlin a décidé, mardi 14 avril, de rejoindre le camp des pays européens réfractaires au maïs transgénique. Comme la France avant elle ou encore la Grèce, l’Allemagne a ainsi levé une clause de sauvegarde contre le Monsanto 810 de la firme américaine du même nom. Et la Commission européenne de grincer des dents. Avec l’Allemagne contre elle, la tentative bruxelloise d’imposer le dit maïs en Europe risque de faire chou blanc.
Que dit la loi OGM ?
Les centaines de ballons jaunes lâchés au vent par Greenpeace, devant l’Assemblé nationale, le mardi 21 mai 2008, tels autant de pollen OGM disséminé dans la nature, n’y ont rien fait. Deux jours plus tard, le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés était finalement adopté par le Sénat, après moult rebondissements. Ce texte transcrit dans le droit français une directive européenne datant de 2001 permettant la coexistence des cultures. Il introduit la liberté de produire "avec ou sans" OGM, ce qui a été considéré comme un recul par les associations écologistes sur les conclusions des groupes de travail du Grenelle de l’environnement.
Quelle est la réglementation européenne ?
Toute entreprise souhaitant commercialiser un OGM dans l’Union pour la consommation ou la mise en culture doit obtenir une autorisation de mise sur le marché de la Commission européenne. Un Etat membre a le droit d’interdire un produit génétiquement modifié qui a obtenu le feu vert de Bruxelles, à condition de prouver qu’il constitue un risque pour la santé ou l’environnement. Question informations des consommateurs, humains comme animaux, la mention "contenant des OGM" doit figurer sur l’emballage d’un produit dès lors que l’un de ses ingrédients dépasse le seuil de 0,9% d’organismes génétiquement modifiés. Par contre, il n’y a aucune obligation d’étiquetage pour les produits alimentaires issus d’animaux nourris avec des OGM.